NON A LA PÊCHE AU VIF
La “pêche au vif” consiste à utiliser comme appât un petit poisson vivant, généralement un gardon pour attraper un poisson carnassier. Le gardon vivant est transpercé de la queue à la tête sur toute la longueur d’un flanc, au moyen d’une aiguille d’acier de 17cm glissée sous la peau. En tirant cette aiguille, le fil passé préalablement dans le chas ressort derrière les ouïes: on y attache un hameçon double, dont la petite branche est piquée dans la lèvre du gardon, la grande branche destinée à la prise se trouvant appliquée contre la joue. On complète cet agréable préparation en enfonçant une des deux branches d’un autre hameçon double, dit “perroquet”, dans le flanc du gardon. Ainsi appareillée, la ligne est lancée à l’eau, avec le gardon toujours vivant . Le pitoyable poisson survivra quelque temps, en se débattant dans des douleurs intenses: le trajet de l’aiguille et du fil se fait tout au long de la “ligne latérale”, cette rangée d’ organes sensoriels hautement spécialisés informant l’animal sur la pression, le courant, l’environnement, et reliés à de nombreux filets nerveux.
Cette pratique est d’une inimaginable et révoltante barbarie, et doit disparaître. Elle tombe d’ailleurs sous le coup de l’article 521-1 du Code pénal qui réprime “le fait d’exercer des sévices graves ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité” par des peines de 2 ans d’emprisonnement et de 30.490 euros d’amende. Le gardon est à l’évidence un animal “tenu en captivité”, puisqu’il est conservé dans un seau depuis sa capture, que celle-ci ait été faite par le pêcheur, ou que ce dernier ait acheté une provision de gardons dans une boutique d’articles de pêche “et d’appâts vivants” .
Sans réponse des ministres de l’agriculture, la LFDA demande que soit confirmée son analyse juridique concluant qu’il s’agit bien là d’un délit, ce qui permettra d'exiger l'interdiction par arrêté de la pêche au vif.
qu'en pensez vous??